La RD Congo interdit le parti de l'ex-président Josph Kabila en raison de liens présumés avec les rebelles - ENA Français
La RD Congo interdit le parti de l'ex-président Josph Kabila en raison de liens présumés avec les rebelles

Addis Ababa 22 avril,2025 (ENA) République démocratique du Congo (RDC) a interdit le parti de l'ancien président Joseph Kabila, l'accusant de liens avec le groupe rebelle M23, qui combat le gouvernement dans une grande partie de l'est du pays.
Cette interdiction intervient alors que des informations font état du retour de M. Kabila dans son pays après deux années passées en Afrique du Sud.
Il serait revenu dans la ville de Goma, dont le M23, soutenu par le Rwanda, s'est emparé en janvier.
Joseph Kabila a dirigé la République démocratique du Congo pendant 18 ans, après avoir succédé à son père Laurent, abattu en 2001. Joseph Kabila n'avait que 29 ans à l'époque.
Le ministère de l'intérieur de la République démocratique du Congo a annoncé la suspension du Parti populaire pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de M. Kabila et a ordonné la saisie des biens appartenant à M. Kabila et à de hauts responsables du parti.
Les autorités affirment que le PPRD a fait preuve d'une "attitude ambiguë" à l'égard du M23, dont la nouvelle offensive dans l'est de la RDC a entraîné des crises humanitaires majeures et la prise de villes clés, notamment Goma et Bukavu.
M. Kabila, qui a dirigé le pays d'Afrique centrale de 2001 à 2019 avant de s'exiler en Afrique du Sud, est rentré en RDC le 19 avril, alors que le conflit s'intensifiait.
Le président Félix Tshisekedi l'a accusé de conspirer avec le M23 pour alimenter les troubles. Des poursuites judiciaires ont été engagées, bien qu'aucune accusation formelle n'ait encore été déposée.
Mais les critiques, dont l'analyste Jean-Baptiste Gasominari, basé au Rwanda, ont qualifié cette décision de politiquement motivée et de juridiquement douteuse, compte tenu de l'absence de preuves concluantes liant M. Kabila aux activités des rebelles dans l'est du pays.
"C'est une décision ridicule", a-t-il déclaré, ajoutant qu'"on ne peut pas suspendre un parti politique ou saisir des biens sur la base de simples allégations".
M. Kabila a nié tout acte répréhensible et a déclaré qu'il était revenu pour aider à résoudre la crise. Son porte-parole a promis de s'adresser au public prochainement.
Cette suspension intervient alors que les pourparlers de paix avec le M23 ont été reportés, ce qui fait craindre que la fragile stabilité du pays ne se détériore davantage en raison de l'aggravation des divisions politiques.